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Florian Grill : « Si on donne du sens à son action, et qu’on agit localement, on peut renverser les montagnes » !

Ex-deuxième-ligne du Paris Université Club (PUC), ancien Vice-champion de France Junior (Reichel), patron de la Ligue Île-de-France de rugby depuis 2017, Florian Grill, président co-fondateur de CoSpirit MediaTrack, assume deux passions : celle du rugby et de l’entrepreneuriat.
Il revient sur sa campagne pour la présidence de la Fédération Française de Rugby, menée avec un pack de légendes du XV de France et de nombreux bénévoles. Une campagne qui entre en résonance avec les valeurs portées par le groupe et l’intérêt accordé au local.

Florian Grill
Président co-fondateur de CoSpirit MediaTrack

En quoi le rugby est-il fondamental dans votre vie au point de vous être jeté dans la mêlée pour en gagner la gouvernance ?


Florian Grill : 

Le rugby fait partie de ma vie depuis l’enfance, et il y a quarante ans que je suis bénévole dans le rugby territorial. Le rugby est plus qu’un sport. Il joue un rôle éducatif en inculquant des valeurs comme l’esprit d’équipe, la solidarité, le respect, la loyauté, la transmission. Il joue un rôle citoyen en créant du lien entre les personnes de toutes générations, de toutes origines, en accueillant des enfants autistes au sein de l’école de rugby ou en créant des équipes de rugby cancer pour favoriser la rémission.
Je suis un homme d’engagement. Qu’ils soient professionnels ou personnels, les engagements sont alignés, imbriqués et cohérents s’ils sont forts et ancrés. Pendant la campagne, nous avons défendu l’idée que la Fédération Française de Rugby devait devenir « une entreprise à mission » et que les clubs devaient redonner du sens à leur action en affirmant leur rôle éducatif et citoyen, un rôle qui qui sublime la compétition.

 

Comment s’est déroulée la campagne pour la présidence de la FFR ?

Florian Grill : 

En janvier 2019, j’ai été contacté par Jean Claude Skrela (ancien sélectionneur du quinze de France) pour proposer un projet alternatif à celui de Bernard Laporte, l’actuel Président de la Fédération Française de Rugby. Quelques mois plus tard, en juin 2019, j’ai été désigné tête de liste avec le soutien d’un réseau de 400 bénévoles à travers toute la France et d’un pack de grands joueurs internationaux, Abdelatif Benazzi, Serge Blanco, Eric Champ, Jean Marc Lhermet, Fabien Pelous, Julien Pierre ou Jean Claude Skrela.

Selon les pronostics, notre liste ne devait pas recueillir plus de 20% des voix face à la machine médiatique de Bernard Laporte et pourtant nous nous sommes lancés dans cette aventure totalement folle. In fine, le match s’est joué à rien, avec un score de 49% des voix en notre faveur contre 51% pour notre adversaire, et un écart de 13 clubs seulement sur les 1930 clubs de France.

Vous mentionnez un lien entre la campagne et les visions portées par le groupe CoSpirit MediaTrack.

Quel est ce lien ?

Florian Grill : 

Les deux portent des valeurs communes.

Sur le plan humain d’abord. La création de CoSpirit MediaTrack a été et reste une aventure humaine collective, forte des liens exceptionnellement riches qui se sont tissés depuis 26 ans. La campagne pour la présidence de la FFR a fait naître un groupe qui s’est forgé des souvenirs pour toujours, au rythme de 230 jours de rencontres sur le terrain, à travers toute la France.
Par ailleurs, avec l’éclatement de la bulle internet en 2001, CoSpirit MediaTrack est passé tout près du dépôt de bilan. Dans ces moments difficiles, nous avons compris que l’échange, la discussion, la confiance étaient les plus forts moteurs de la résilience. Une résilience fondée sur le partage qui a également été le maître-mot de la campagne pour la FFR. Cette année et demie de meetings, de réunions, a été éprouvante, physiquement comme moralement. Le partage avec tous, des succès comme des échecs, a permis de tout surmonter, y compris le résultat final.

Cette aventure illustre aussi d‘autres valeurs fortes qui sont portées par toutes les équipes de CoSpirit MediaTrack.
Je citerai d’abord l’enjeu de la transparence, un enjeu clé dans les médias. Dans le groupe, nous avons fait de la transparence avec nos clients et avec les équipes le premier moteur de la performance. Pendant la campagne, la transparence a également été notre maître mot, tant au niveau des comptes de campagne que des engagements pris.
Je citerai aussi la pertinence du « co-développement » par l’écoute active. Chez CoSpirit MediaTrack, nous avons toujours considéré que l’innovation était co-construite avec les clients et partenaires.
Notre méthodologie « La France de » est un exemple. Cette méthodologie propriétaire, qui tient compte des spécificités des territoires et des cibles pour permettre à des marques de mener des campagnes media plus efficaces et mieux ciblées, est le fruit de l’écoute active de tous nos partenaires régies, frustrés que les médias locaux soient sous employés alors qu’ils sont efficaces et de nos clients. Nous avons mené une démarche similaire durant la campagne. Les 150 premières réunions ont permis d’écouter les clubs et de faire remonter des idées pour co-construire notre programme, les réunions suivantes ont permis de confronter notre projet et ses priorités à l’avis des clubs.

 

Les médias jouent un rôle important durant une campagne pour la présidence d’une fédération sportive aussi importante que la FFR. Avez-vous été aidé par votre connaissance de l’univers médiatique ?


Florian Grill : 

Chez CoSpirit MediaTrack, nous savons effectivement combien une stratégie média est déterminante pour équilibrer le besoin de notoriété, d’image, mais également pour soutenir les ventes.
Pour mener la campagne, avec peu de notoriété et aucun budget, il a fallu trouver des idées pour « attirer les médias ». Ce fut le cas avec le « Tour de France des Barbecues », qui nous a mené partout en France à la rencontre des clubs et qui a été relayé par toute la presse. En clin d’œil, je dirais que cette idée s’imposait quand on s’appelle Grill.

Plus sérieusement, à l’agence, notre mission est de trouver des solutions pour que les « médias des territoires », efficaces mais peu connus des agences médias, expriment tout leur potentiel. Il s’agit là d’un enjeu vital à l’heure de la Covid-19 où l’appétence pour le local et les territoires n’a jamais été aussi forte.

Le groupe CoSpirit MediaTrack est spécialisé dans la communication locale. Cette connaissance des territoires a-t-elle été un atout dans votre jeu ?

Florian Grill : 

Comme je le disais précédemment, nous avons inventé la méthode « La France de… » car nous considérons que ni les comportements d’achats, ni les réseaux de distribution, ni la couverture des médias ne sont homogènes sur l’ensemble du territoire et que chaque marque a « sa France à elle ». La France de Casino, n’est pas celle de Carrefour. La France de Fitness Park, n’est pas celle de Basic Fit. La France de Rians, n’est pas celle de Danone.
De même que chaque marque doit avoir sa « France de… », c’est une absolue certitude que le rugby en Normandie ou dans le Grand Est, n’ont rien de commun avec le Rugby au Pays Basque.

Dans le même ordre d’idées, nous savons chez CoSpirit MediaTrack que les datas géographiques ou celles du Drive To Store sont des enjeux cruciaux pour les marques comme pour les retailers afin de les aider à mieux cibler leur communication. Dans la perspective de la campagne FFR, nous avions fait une étude de géolocalisation des licenciés qui montre que selon qu’un club est à moins de 10 km ou à plus de 20 km, le taux de pénétration est divisé par 3. Dans les deux cas, il était clé de connaître le terrain et les territoires.

La campagne s’est achevée en octobre dernier. Sera-t-elle une source d’inspiration pour les équipes de CoSpirit MediaTrack ?


Florian Grill : 

Absolument. Elle a renforcé la conviction que si on sait écouter, si on donne du sens à son action, si cette action est transparente, si elle se décline localement et si on y ajoute un supplément d’âme, on peut renverser les montagnes !