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Le Télégramme, un media en prise directe avec son territoire

Nouvelle formule print en novembre 2019, nouvelle version du site internet en janvier 2020, le groupe breton Le Télégramme parachève sa mutation. Avec l’objectif de renforcer sa proximité avec ses publics au niveau local. Olivier Clech, Directeur délégué, chargé du développement et de la communication, nous détaille la feuille de route du Télégramme.

Olivier CLECH
Chargé du développement et de la communication du Télégramme

Peut-on dire que Le Télégramme fait sa révolution ?

Olivier Clech :

Il ne s’agit en aucun cas d’une révolution mais d’une continuité dans l’évolution entamée de longue date par le Télégramme autour d’un vrai projet éditorial. On parle beaucoup de la transition digitale, je dirais que c’est déjà une histoire ancienne pour le Télégramme. Le groupe s’y est engagé depuis 2007-2008, de manière volontariste et prudente à la fois, avec toujours le souci de préserver notre socle économique qui est le print. Les deux médias, papier et numérique, sont complémentaires dans notre offre, pas question de les opposer mais plutôt d’augmenter et de valoriser la qualité de l’un et de l’autre.

Il y a eu ensuite d’importantes évolutions en 2017 et 2018. Elles se sont traduites par la mise en place d’un nouveau système éditorial informatique, multi-canal, print et digital, et par une refonte très importante de la newsroom, destinée à adapter les espaces de travail aux nouveaux enjeux et à la nouvelle temporalité de flux continu de l’information entre le print, le digital et aussi l’audiovisuel. Nous avons, en effet, installé au cœur de la rédaction un studio vidéo à partir duquel est diffusée, chaque fin d’après-midi, une synthèse de l’information du jour, sur nos supports digitaux. Elle est aussi ré-exploitée dans les journaux TV de nos deux chaînes TNT, Tébéo pour le Finistère et les Côtes d’Armor, et Tébésud pour le Morbihan.

Le nouveau visage du print et le remaniement des supports digitaux intervenus de ces dernières semaines sont l’aboutissement d’un travail de plus de 2 ans, qui est lui-même est dans la continuité de ces 10 années précédentes.

 

Les informations locales ont désormais leur cahier spécifique dans la nouvelle formule du quotidien papier, pourquoi ce choix éditorial ?

Olivier Clech :

Nous proposons, en effet, un journal 2 en 1. Un cahier est dédié aux informations générales et régionales, un autre cahier rétractile est dédié à l’information d’hyper-proximité. Le projet de la rédaction était de mieux mettre en valeur l’information locale, en hiérarchisant les sujets, en soignant les photos et en renforçant les informations pratiques et de loisirs dans des pages spécifiques.
Nous sommes extrêmement attachés à la locale, c’est l’ADN et la singularité du Télégramme et son ancrage. Nous avons 19 éditions locales diffusées dans la moindre petite commune de notre Pointe de Bretagne, soit 230 pages quotidiennes différentes.

Dans ce cahier réalisé par des correspondants locaux, comme dans le cahier des pages locales urbaines, régionales, nationales traitées par des journalistes professionnels, une plus grande place est faite au récit, à l’image, ainsi qu’à la pédagogie et la compréhension, pour apporter des solutions, des éclairages très concrets. Les pages sont aussi ouvertes au débat et à l’expression de nos lecteurs. La rubrique forum est ainsi devenue quotidienne, modérée par des contributeurs spécialisés extérieurs pour redonner une parole valorisée à nos publics, et s’extraire du brouhaha, du vacarme ambiant.

Pour aller encore plus loin dans la même logique, nous avons commencé à expérimenter un nouvel outil de proximité avec les lecteurs et les électeurs à l’occasion de la campagne des élections municipales. Il s’agit d’un véhicule à mi-chemin entre la caravane et la capsule spatiale qui est à la fois un lieu d’accueil, une rédaction et un studio-vidéo. Nous l’avons appelé l’Infomobile.
Grâce à l’Infomobile, la rédaction va aller à la rencontre des citoyens et des candidats, au cœur des villes et des bourgs, afin de recueillir leur parole, leurs témoignages et ouvrir le débat autour d’un café.
La notion de proximité a été un peu déconsidérée à un moment. Aujourd’hui des signaux très clairs nous ont été envoyés ces derniers mois par le corps social nous montrant qu’il faut reconquérir cette proximité, être à la hauteur des attentes. Cela nous a donné l’idée de s’équiper de l’Infomobile.
Et une fois les municipales passées, ce véhicule va nous permettre d’aller au-devant des établissements scolaires, de faire de l’éducation aux médias dans la cour des écoles.
Il nous permettra aussi d’être présent sur les nombreux évènements dont nous sommes partenaires en Bretagne pour accueillir les visiteurs et leur raconter une histoire sur ce que nous sommes, ce que nous faisons, et continuer le dialogue avec le public.

 

La proximité a-t-elle aussi sa place dans le nouveau site mis en ligne le 8 janvier dernier ?

Olivier Clech :

La version web est totalement dans la continuité de la démarche éditoriale du print. Letelegramme.fr présente une interface dédiée à la consultation sur mobile car près de 80% des 70 millions de pages vues sont consultées sur smartphone.

Nous avons aussi voulu à la fois améliorer l’information continue – le fil d’info breton qui est la promesse de base faites nos internautes, – et en même temps, et c’est la nouveauté, renforcer la visibilité de la profondeur de notre information. C’est-à-dire la lisibilité des textes, des vidéos, des diaporamas et la mise en valeur de nouveaux médias comme les podcasts.

 

Le groupe a t-il d’autres chantiers en préparation ?

Olivier Clech :

Nous venons de franchir deux étapes importantes. Notre ambition est de consolider ce que nous venons de mettre en place pour aller au bout de notre ambition éditoriale. En renforçant encore notre positionnement qui est d’être le media de la Bretagne.
Tant auprès de nos publics que du marché.

Sur ce dernier point, notre régie Viamédia répond à la fois à la demande des petits acteurs locaux, chefs d’entreprise, commerçants, artisans, qui n’ont pas toujours les moyens de s’emparer des nouveaux outils que proposent Google et les autres Gafa. Elle leur propose des outils simples pour leur permettre de développer leur visibilité locale.

Les autres axes forts sont le brand content et le storytelling, tant en print qu’en digital. Grâce au pôle TV, nous développons des séries vidéos pour les entreprises. Nous avons acquis un niveau d’expertise que Viamedia continue d’approfondir.

Le pôle événementiel offre également de puissants supports de communication alternatifs. Le groupe Télégramme est très présent dans les courses au large comme la Route du Rhum, The Transat, mais aussi dans les trails de l’UTMB, le cyclisme via sa filiale OC Sport – Pen Duick, ainsi que dans l’événementiel musical avec Les Francofolies et le Printemps de Bourges, en association avec Morgane. Cette année, nous nous lançons un nouveau pari en organisant la Nuit de la Bretagne, le 7 mars à Paris La Défense Arena. Notre ambition est d’être totalement identifié à ce territoire et à ce qu’il représente sur le plan affectif, économique, culturel, en expérimentant pour parler à nos publics de manière différente.

Nous sommes extrêmement attachés à la locale, c'est l'ADN et la singularité du télégramme et son ancrage.

Olivier CLECH, chargé du développement et de la communication du Télégramme